droit à l'estomac.
Toutes les comparaisons sont possibles. Mais la voix de la Callas,née Maria Anna Cécilia Sofia Kalogheropoulos,est inclassable. Unique et mystérieuse comme tous les mythes,elle appartient désormais à la légende de l'opéra.
D'emblée,sa vie semble placée sous le signe d'un destin exceptionnel.Le véritable conte de fées d'un vilain petit canard obèse et myope,devenu en quelques la plus belle voix du monde.Née à New York de parents grecs émigrés,c'est de retour en Grèce,berceau des dieux,qu'elle fait ses débuts.Sous l'exigeante férule de son premier Pygmalion, Elvira de Hidalgo,célèbre soprano d'avant-guerre,elle apprend sans relâche les grands rôle du répertoire lyrique.A quinze ans, la petite fille pauvre devient chanteuse et, en 1941, alors qu'elle remplace la cantatrice de l'Opéra d'Athènes, sa
Tosca de Puccini fait un tabac et marque le début d'une carrière époustouflante.
Désormais sa vie se confond avec son art,tandis qu'entrent en scène deux mentors éblouis par les possibilités de cette voix qui couvre trois octaves.Un imprésario,Meneghini,qu'elle épouse en 1949, et un chef d'orchestre,Serafin, comme protecteur infatigable. En quelques années,le diva se mue en tragédienne de génie devant des spectateurs envoûtés, de New York à Paris, de Londres à Mexico. A l'instar de ces personnages légendaires qu'elle incarne si divinement,elle semble se consumer dans ces rôles. En quatre ans,de 1951 à 1955,elle jouera cent soixante treize fois héroïnes d'opéra.
Norma de Belini,
Médée de Cherubini.
Traviata et autre
Lady Macbeth de Verdi, de célèbres destins,que la tension extrême de leur vie conduit à la mort.
Ce don qui la fait vivre la quitte subitement. En effet, à partir de 1957, sa voix se fragilise sensiblement. Chacune de ses apparitions est un combat. Elle tombe amoureuse d'un prince charmant,l'armateur Aristote Onassis. Mais cette passion n'empêche ni les scandales ni le déclin. Elle effectue une ultime et pathétique tournée mondiale en 1974.Une voix puissante et fragile s'éteint.