Écrivain de l'absurde et des révoltes qui en découlent,Albert Camus est sans doute l'un des plus grands écrivains français de ce siècle. Dramaturge, romancier et essayiste, il a pensé les atrocités du monde en humaniste et en homme libre.
Né en Algérie,dans un milieu modeste,et orphelin de guerre,Camus s'est formé loin des réseaux parisiens. Après des études de philosophie à l'université d'Alger, il devient journaliste à
Alger républicain, puis à
Soir républicain, après avoir passé deux ans au parti communiste et s'être occupé d'action culturelle.
Un roman,
l'Étranger, et un essai,
le Mythe de Sisyphe,publiés en 1942, révèlent l'écrivain.L'étrange
r, c'est Meursault, anti-héros passif et résigné qui ne cesse de faire le constat de sa distance avec le monde. Il est condamné à mort pour meurtre qu'il n'a pas voulu, mais a bel et bien commis: le sentiment de l'absurde est omniprésent.
En France, l'écrivain joue un rôle actif dans la Résistance en s'occupant en 1944 de la publication du journal clandestin
Combat, dont il devient le rédacteur en chef à la Libération.
Quittant
Combat en 1947,il donne la priorité à son oeuvre littéraire. La politique y a sa part.
La Peste (1947) est un récit allégorique sur la Résistance et
Les Justes (1949) pose le problème du terrorisme. Une question hante les personnages de Camus: a-t-on, même pour une juste cause, le droit de tuer?
L'homme révolté (1951) intente un procès aux idéologies. Camus distingue dans ce livre révolution et révolte. Cette dernière est pour lui l'accomplissement de la grandeur de l'homme. Enfin,ses nouvelles
L'Exil et le Royaume (1957),
la Chute (1956) continuent d'explorer les thèmes du non sens.
Une question l'obsède: la guerre d'Algérie. Il condamne l'entreprise nationaliste du FLN et son choix terroriste aussi fermement que la répression aveugle.Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1957. Le 4 janvier 1960, il meurt dans un accident d'automobile, lui qui disait,en recevant le prix Nobel,que son oeuvre était "encore en chantier".