Janvier 1944: les vingt et une strophes du plus célèbre poème de Paul Eluard
Liberté sont lancées par des avions anglais au-dessus de la France.Paul Eluard est,avec René Char,le grand poète de la Résistance; il est également celui de l'amour et des femmes.
Marqué douloureusement dès son enfance par de longs séjours en sanatorium (1912),il en gardera toute sa vieune amertume et une mélancolie. Les femmes seront ses plus fidèles inspiratrices: Nuch d'abord, Gala ensuite et Dominique tragiquement décédée, De ces trois amours naîtront, entre autres,
Capitale de la douleur (1926),
l'amour et la poésie (1929), l
a Vie immédiate (1935), l
es Yeux fertiles (1936)
Sa poésie est une tendre incantation aux êtres et aux choses. Elle lui vaut d'être apprécié par les surréalistes ( Aragon,Breton,Desnos) avec qui il noue de solides amitiés.Paul Eluard rencontre par ailleurs Tristan Tzara et fonde avec lui le mouvement dada. Plus durablement,il adhère au mouvement des surréalistes et trouve un moyen privilégié de rénovation des images et du langage (" la terre est bleue comme une orange").
Révolté par les atrocités de la guerre de 14,Eluard a très tôt une conscience aigue de la justice. Engagé au parti communiste en 1926,il est exclu en 1939 par Aragon et milite de nouveau en 1942 dans le parti communiste clandestin. Il affirme sa solidarité avec l'Espagne républicaine et lui dédie notamment un poème,
Victoire de Guernica (1938). En 1944,il s'engage dans la Résistance où il assume la direction du Comité national des écrivains pour la zone nord (
Poésie et vérité, 1942,
les Armes de la douleur,1944) Il rêve "aux lendemains qui chantent".
Paul Eluard a enchanté le verbe, pr tiqué sans modération l'hymne à l'amour. Sa poésie,limpide et amoureuse,est une ode aux éléments,une réponse à la vie,à la solitude et au deuil (
Donner à voir,1939,
Poésie ininterrompue,1946,
Tout dire,1951),Il est probablement un des poètes les plus populaires et les plus fascinants de ce siècle.